Dodo & co

[...] La discussion fut close lorsque Kaïl ordonna à l'équipage de retourner à son post. Le pirate ajusta un sextant à sa vision et fronça les sourcils, un sextant ne s'utilise-t-il pas sur une carte ?
Je n'aimais pas le voir comme ça. Non pas que je m'inquiétais pour lui, mais plutôt pour nous.
Gabriel m'aida à me relever et nous quittions le pont pour laisser le champs libre aux hommes sur le navire. Dena nous rejoignit dans la cabine et je la vis avec Elohim ranger tout ce qui pouvait trainer sur la table, sur les lit, dessous, au dessus. Tout était systématiquement placé dans des rangement construit à même le bois du navire. Elles ne dirent pas un mot, elle rangaient nous jetant de temps à autre les objets à ranger derrière nous.
Gabriel assit sur un des lit vidé des draps les observa désertifier la pièce. Lui aussi fronçait les sourcil et ses joues semblaient s'être décolorées. Lorsqu'enfin les deux magicienne disparurent de la cabine il soupira et s'appuya contre le mur.
-Ca sent pas bon.
Je portais mes mains à l'unique chose resté hors d'un rangement, mon sac. J'y trouvais le petit coffret, la bille de verre que je n'osais pas toucher et le petit bracelet de fer. Il n'y avait rien d'autre dedans. Je le jetais dans l'énorme coffre et j'allais m'assoir à côté de Gabriel lorsque la porte s'ouvrit. Lilo laissa entrer Ixion dans la salle avant de lever les yeux sur moi.
-Kaïl veut te voir sur le pont supérieur, Gabriel tu peux resté ici avec Ixion, Néria reviendra dans un instant.
Je voulais rester un peu avec Gabriel, il venait d'apprendre que son père adoptif était en vie et de surcroît le grand méchant de l'histoire. Enfin, peut-être que le laissé seul un instant pouvait lui faire du bien. Rejoignant Lilo qui m'attendait à la porte je jetais un dernier coup d'oeil à Gabriel dont le visage était de nouveau penché sur le dos de sa main. Je n'en fis rien et quittais ce petit refuge.
Lilo me suivit sur le pont supérieur où attendait Elliot et le dénommé Martes. Kaïl était penché sur une carte de courants auquelle je ne reconnaissais que les points désignant les bordures des continents. Le chef Sandoris se tourna vers moi et me jaugea d'un regard, de ses deux têtes de plus que moi et commença l'explication.
-Nous sommes prit dans un courant. La carte n'en indiquait pas la présence. On est tiré vers l'Est.
Je sentis la brise fouetter mon visage et je commençais à comprendre ce que ça signifiais.
-Une tempête, si tôt ?
Kaïl releva la tête et m'observa de son oeil unique.
-Possible, le vent se lève doucement, c'est soit un simple vent marin soit un mauvais présage. Kyris prend la barre.
Son frère prit les commande alors qu'il se retournait pour réutiliser ce sextant dont le fonctionnement m'échappait totalement. Je n'avais pas le pied marin et pas suffisamment de culture générale pour comprendre l'utilité d'un tel appareil. Je savais juste qu'il lui permettait de calculer notre position et notre direction. Une boussole dans l'autre main, il jeta ses effets sur un tonneau non loin et s'adossa à un renfort en bois.
-On a dérivé d'une dizaine de kilomètres de notre direction initiale, on pourra reprendre la route vers Timu dans trois jours si on ne dévie pas trop sinon on devra faire demi-tour, les courants sont capricieux dans la zone Est, on risquerait d'être emporté jusqu'au bouillon.
Le bouillon étant d'après ce que j'avais apprit le matin même l'océan de feu. Je prenais lentement l'habitude de participer à ces conversations, connaitre notre emplacement, notre direction ainsi que l'objectif me permettrait, si je continuais sur ma lancée de faire faux-bon à tout le monde, de me retrouver plus facilement.
-On a éviter le Deip -un des nombreux courants supposais-je.- en partant de l'île des réfugiers, mais on pourra pas s'en sortir si ce nouveau courant nous entraine.
Kaïl croisa les bras et refusais de quitter mon regard.
-Alors princesse, une idée ?
Je grimaçais. Il voulait juste que je me ridiculise ; en agissant ainsi je me souvins de ma renconre avec Antis, la façon dont j'avais fait preuve d'originalité et de bêtise pure.
-Je n'en sais rien. Je n'étais jamais monté sur un tel bateau avant. Comment veux-tu que je puisse déterminer une route ?
-Bien je vais t'expliquer ce qui va arrivé. Tu vois ce ciel bleu ? Et bien il va pas duré et lorsqu'il sera noir de nuage il va s'éventrer sur nos tête, sauf qu'avant de vomir sur nous une versée torrentielle, il y aura tellement de vent dans le zone que les vagues feront plus de vingt-cinq mètres de haut, on va mordre sec dans le blaast et risquer de se faire balloter et recracher dans la zone Est. Ensuite, si on continue sur notre mal-chance on sera entrainé par les vents tempétueux et si le bateau ne se retourne pas en route on risque d'être prit dans un courant filant à l'extrême Est, un courant puissant porté par les vents même. Au final, on finira dans une marmite dans laquelle le bateau flambera s'il n'aie pas avalé par l'un des dragon-serpents. Tu piges ?
Je reculais et tentais d'imaginer l'ampleur du désastre. Elliot vint à mon secour.
-La tempête se lèvera dans deux bonnes heures, non ? Ne pouvons-nous pas faire demi-tour nous sommes à quatre heures de l'île des réfugiers.
-Les vents nous entrainent vers l'Est, si on fait demi tour on sera bloqués entre le courant et notre direction. Même en utilisant les démons, pour le retour il nous faudrait deux jours.
Je continuais.
-Quelles sont les possibilités des démons ? Je veux dire, quitte à avancer comme des tortues pendant quelques jours, est-ce qu'ils peuvent faire face à la tempête, ou tout simplement nous conduire à temps hors du danger ?
-Possible, à eux deux on pourrait peut-être devancer la tempête. Ils pourraient nous faire sortir de la cellule et nous projeter deux cent kilomètres au Sud. Mais ainsi il faudra longer le continent sans s'en approcher.
Il déplia une carte et m'indiqua une ligne qui désignait un courant exactement en dessous de notre position ainsi que le courant dans lequel on était prit. Ce dernier était dessiné comme tracer par un ongle.
-On descendrait ici, mais les démons ne pourront nous faire esquiver ce courant tout aussi puissant que celui qui nous emporte. Il faudra le longer en biais.
Il traca du bout du doigt le chemin qui nous faisait faire presque une horizontale dans la mer.
-Alors on arriverait à Timu en fin de semaine. Les vents sont plats dans cette zone, on avancera qu'à la force de nos bras. Et celle des démons dans deux jours.
Il avait fini son explication et replia sa carte pour observer le ciel.
-On a deux heures pour se tirer de la zone rapidement. Kyris, descend donner les ordres aux démons, emmène la gamine avec toi qu'elle voit comment on fait.
Kaïl ne me laissa pas le temps de parler qu'il se tournait vers Martes. Le guerrier lion l'observa avec indifférence.
-Ordonnez aux Sandoris de descendre aux rames, arrivé près de l'autre courant il faudra bien toute la force de nos bras pour échapper aux vents qui nous conduiront à lui.[...]